Révélant à l’aurore des Îles-fruits picorées
par la mer,
Des jardins dérivants où germait la lumière.
Je vivais des destins d’emprunt sur des planètes
oubliées de Dieu même.
Des siècles migrateurs m’emportaient vers leurs
liturgies cannibales
Où des démiurges se miraient
Dans le regard des chiens d’aveugle.
Le livre-fleuve suivait son cours.
Le livre-feu raturait sans hâte son lecteur.
Les ombres se dissimulaient au plus feuillu du
clair-obscur
Où le chat maintes fois d’un bond les dénichait,
Et c’étaient des envols à déchirer les nues
Qu’accompagnait l’horloge avec son rire aigu
Déchiquetant de ses aiguilles le temps perdu.
extrait, 2005